Le mystère des pierres

Un roman historique d’Anne Pouget

Chez Casterman

imagesL’histoire commence en 1027. Tristan est âgé de treize ans. Ses parents, un couple de paysans libres mais miséreux, ont cinq enfants. Un jour, dans une forêt, il porte secours à un moine blessé, Frère Jean, venu rejoindre une abbaye près d’Orléans pour y recopier deux manuscrits très rares traduits du grec. Cette rencontre va bouleverser la vie de l’adolescent qui jusqu’alors était destiné à devenir paysan. En effet, reconnaissant, le moine lui apprend à lire et à écrire et le forme à sa tâche de copiste et d’enlumineur. Il finit même par l’emmener avec lui lors d’une mission à Chartres, où se construit une fabuleuse cathédrale. C’est là que Tristan va rencontrer Clotilde, une petite orpheline miséreuse qu’il prendra sous son aile. Là aussi qu’il poursuivra son apprentissage : tout d’abord auprès d’un tailleur de pierres ; puis avec un maître verrier, nommé Gondelac, qui va lui apprendre les secrets de son art, l’entrainer dans ses recherches de la coloration du verre, d’ailleurs enrichies par les connaissances de Tristan en matière de mélange de couleurs pour enluminures. Gondelac va lui présenter Fadi, son fournisseur. C’est un musulman qui vit reclus à l’extérieur de la ville, pour sa propre protection : savant, alchimiste ou sorcier, il connait tout des pierres, de leur composition et de leurs propriétés. Si, au début, Tristan se montre réticent à côtoyer un « infidèle », il apprendra beaucoup de cet homme dont il deviendra l’ami. Son apprentissage sur le point d’être terminé, son maître l’envoie sur un chantier en solitaire : la décoration d’un tombeau…

Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce roman qui nous plonge au cœur du moyen-âge, nous montre la vie d’un jeune compagnon et image très bien les différents métiers auxquels Tristan va se former. Il suggère l’idée que le savoir permet de trouver sa place dans la société. C’est bien écrit, le romancé introduit habilement les données documentaires en ne générant aucun ennui. Des notes en bas de page expliquent les termes moyenâgeux et les treize dernières pages constituent un dossier historique.

– Souviens-toi toujours de ceci : si les savants nous aident à comprendre le monde, nous, les tâcherons, les manœuvres, aidons à le bâtir. Sans nous, les savants n’auraient ni un toit où s’abriter, ni un endroit où aller prier, ni charrettes pour se déplacer. Sans nous, ils n’auraient ni chaudron pour faire leur soupe, ni couvertures pour se couvrir. Nous sommes les artisans du monde et le monde a besoin de nous aussi. Nous ne sommes pas des laborieux mais des artisans du bois, du fer, de la pierre, du verre. Nous sommes apprentis avant de devenir Compagnons et notre tâche est noble ; notre intelligence n’est peut-être pas celle de l’esprit, qui peut comprendre le monde, mais elle est dans nos mains car c’est nous qui le bâtissons en solide.
Gondelac ouvrit ses mains calleuses, paumes vers le ciel, puis saisit celles de son aide.
– Les savants ont leur richesse dans la tête, toi tu as la tienne dans tes mains et dans tes bras. Et le monde a besoin d’eux comme il a besoin de toi… Alors ne te dévalorise jamais, car tes dix doigts sont un trésor inestimable !

Public : à partir de onze – douze ans.

Plus sur Babelio : http://www.babelio.com/livres/Pouget-Le-mystere-des-pierres/236319

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Classé dans Adolescent, Jeunesse

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